Le bouddhisme, fondé en Inde il y a plus de 2 500 ans, est une tradition vivante, qui se décline en d’innombrables écoles, branches et enseignements. La pratique vise l’authentique éveil spirituel et l’éradication de la souffrance, de ses causes fondamentales et des schémas qui entretiennent la confusion. En cheminant sur cette voie, on cultive notamment le calme mental, la bienveillance, le courage, la sagesse et le discernement, dans le but d’apprendre à voir les choses telles qu’elles sont, d’être plus à l’aise avec notre propre esprit, d’être mieux à même de nous impliquer dans le monde et de tirer l’essence de notre précieuse vie humaine.
La diversité des moyens et méthodes compris dans l’enseignement du Bouddha et des maîtres qui l’ont suivi est insondable. C’est vaste, incroyablement vaste ! Notre communauté étudie plus particulièrement le bouddhisme tibétain (ou « indo-himalayen », l’Inde, le Bhoutan et d’autres régions avoisinantes y jouant aussi un rôle crucial). Cette approche combine harmonieusement les « trois véhicules » :
- Le Hinayana, ou « véhicule fondamental », met l’accent sur la quête de la liberté intérieure et comprend les enseignements communs à toutes les traditions bouddhistes.
- Le Mahayana, ou « grand véhicule », met l’accent sur l’idéal du bodhisattva (le souhait d’atteindre le plein éveil pour le bien de tous les êtres) et sur l’entraînement qui s’y rapporte, lequel permet notamment de cultiver la compassion authentique et la sagesse de la vacuité.
- Le Vajrayana, ou « véhicule adamantin », s’inscrit dans le droit fil du précédant et inclut des moyens plus énergiques nécessitant de connaître un maître qualifié; ce véhicule intègre aussi une symbolique puissante qui rappelle constamment au pratiquant les qualités de l’éveil.
Une autre description sommaire irait comme suit : dans le Hinayana, on apprend à dompter l’esprit, apparenté à un petit singe, et à renoncer à toutes sortes de mauvaises habitudes en contemplant notamment les « quatre vérités des nobles »; il en découle une certaine paix intérieure, condition nécessaire à l’émergence de la clarté. Dans le Mahayana, on s’entraîne davantage à l’ouverture du cœur, on cultive la générosité, la patience, la force de caractère, et on affûte d’autant plus nos facultés de sagesse. Puis, sur cette base calme, stable et altruiste, on peut être initié aux méthodes extraordinaires du Vajrayana : on apprend alors à transformer les émotions et à mettre à profit tous les aspects de notre expérience (ex. images, sons, pensées) pour développer une perspective sacrée et avoir ainsi une relation beaucoup plus souple et habile avec nous-mêmes et avec le monde qui nous entoure.
Chaque véhicule comprend différentes pratiques de shamatha (quiétude) et de vipashyana (vision pénétrante), de même que des rituels (simplissimes ou élaborés, selon les cas). On peut en dire autant de toutes les écoles du bouddhisme tib étain. Autre fil d’Ariane : on cultive la bodhicitta – l’esprit altruiste d’éveil – en constatant la souffrance en nous et autour de nous, et en nous efforçant joyeusement d’utiliser au mieux toutes les situations qui se présentent. On découvre une approche équilibrée qui permet de considérer sans naïveté les difficultés de la vie, tout en cultivant une attitude résiliente, empreinte de bonté et d’humour.
Ensemble, les trois véhicules du bouddhisme répondent aux différentes personnalités et capacités des gens, quels que soient leur genre, leur âge, leur bagage culturel. Par ailleurs, le vaste corpus d’enseignements bouddhistes couvre toutes les sphères de l’expérience humaine et tous les sujets essentiels : méditation, éthique, philosophie, psychologie, phénoménologie, ontologie, épistémologie, logique, créativité, santé, mode de vie sain, implication communautaire, relation avec l’environnement…
Attention : cette liste ne doit pas intimider, mais inspirer ! Il est toujours possible de recevoir des instructions simples et pratiques, de s’adonner à des contemplations épurées et pourtant profondes, et de s’initier sans flafla à la méditation. L’exploration des différents domaines listés et le degré d’approfondissement varient considérablement d’une personne à l’autre; l’angle par lequel on les aborde, la structure exacte de la pratique et les priorités personnelles évoluent aussi au fil des années. Dans tous les cas, le but de l’étude, de la réflexion et de la méditation n’est pas de nourrir l’ego ou de devenir « quelqu’un d’autre ». Par ailleurs, il est réconfortant de constater que le Bouddha a enseigné à des gens de tous les horizons et de toutes les sortes – des gens riches, pauvres, jeunes, vieux, moines, laïcs, orgueilleux, humbles, sceptiques, fervents, célèbres, anonymes, intellos, émotifs, nigauds, habiles, intrépides, paresseux… !
Quoi qu’il en soit, pour éviter les méprises et écueils, on recommande une approche progressive et équilibrée. Surtout, il faut être bien guidé et s’abreuver à des sources fiables. À ce sujet, le bouddhisme tibétain accorde une grande importance à la notion de lignée : une lignée authentique permet notamment d’apprendre des méthodes éprouvées, de tisser des liens avec les générations qui nous ont précédés, et de renouveler continuellement l’inspiration. Notre communauté s’inscrit pour sa part dans la tradition
Nyingma, la plus ancienne tradition du bouddhisme tibétain, qui a produit au fil des siècles un nombre remarquable de maîtres éveillés. Pour en savoir plus sur cette tradition,
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N’est pas bouddhiste qui veut de
Dzongsar Jamyang Khyentsé est un ouvrage drôle et provocateur, qui met en perspective les fondements de la pensée bouddhique. Vous pouvez aussi lire la transcription de deux causeries que nous avons offertes et portant sur des sujets fondamentaux :